« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
jeudi 20 septembre 2018
Un velléitaire
« Le lendemain soir, il était sur son perchoir et dormait. Alors, une main s'empara de lui et fit le noir, fit le noir immense. »
Exaspéré par l'haeccéité, cette camisole qui l'étouffe et l'écorche jusqu'au sang, l'homme du nihil envie parfois le sort du coq évoqué par Knut Hamsun. Faute de main secourable, une fiole de taupicide fera très bien l'affaire, pense-t-il. Mais ce « noir immense » a tout de même quelque chose d'effrayant... Comme il est un peu lâche, il se recouche, gémit... et le matin suivant, il reste assis en robe de chambre, à la terrasse de la taverne, sur la place du Marché, à boire des verres de « casse-patte », à ruminer la temporalité du temps, la mortalité de l'être mortel... Et puis : « le soir tombe, on n'est plus très jeune ».
(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)
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