mercredi 16 mai 2018

Pullulement


Comme le poëte Baudelaire et le biologiste Paul Ralph Ehrlich, l'homme du nihil voit dans le pullulement humain un sujet majeur de dégoûtation. 

Ehrlich raconte dans The Population Bomb (1968) que sa « prise de conscience de la monstruosité bipède » remonte à « une nuit chaude et nauséabonde à Delhi, où les gens passaient leur main à travers la fenêtre du taxi pour mendier. Les gens déféquaient et urinaient. Les gens s'accrochaient aux bus. Les gens élevaient des animaux. Des gens, des gens et encore des gens ». Il s'était empressé de retourner à son hôtel parce qu'il avait « peur de la foule ». 

Dans son livre, Ehrlich préconise « le développement d'agents de stérilisation de masse ». L'homme du nihil ne peut que souscrire à ce projet, mais n'étant pas en position de le mettre en œuvre, il doit pour l'heure se contenter d'« aphoriser tous les affreux ».

(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

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