« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mercredi 22 août 2018
Saignée de pied
L'homme du nihil, accablé par l'odiosité de ses congénères, par les sinistres manigances de son Moi et par « les réalités bétonnées de l'objet » — autrement dit par la résistance des choses —, a bien du mal à se garder de l'impression que le réel lui en veut personnellement. Cette conception délirante lui fait prendre l'existence en dégoût, jusqu'au jour où un habile praticien lui pratique une saignée de pied ; du jour au lendemain, les idées tristes s'évanouissent et il annonce lui-même d'un air souriant qu'il est guéri. C'est ajoute-t-il, comme un si un bandeau lui était tombé de dessus les yeux. — Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !
(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)
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