« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
lundi 1 octobre 2018
Acte manqué
« Je possédais un fusil de chasse, dont la détente usée partait souvent au repos. Je chargeai ce fusil de trois balles, et je me rendis dans un endroit écarté du Grand-Mail. J'armai ce fusil, j'introduisis le bout du canon dans ma bouche, je frappai la crosse contre terre ; je réitérai plusieurs fois l'épreuve, le coup ne partit pas : l'apparition d'un garde suspendit ma résolution. Fataliste sans le vouloir et sans le savoir, je supposai que mon heure n'était pas arrivée, et je remis à un autre jour l'exécution de mon projet. » — Qui n'a frémi en lisant cette page des Mémoires d'Outre-Tombe ? Et qui ne s'est demandé, éberlué, pourquoi l'auteur avait eu l'incroyable folie de ne s'être pas muni d'un revolver Smith & Wesson chambré pour le .44 russe ?
(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)
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