« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
vendredi 19 avril 2019
Révulsif
Les vésicatoires, les sinapismes et les rubéfiants agissent assez souvent comme des révulsifs. Le monstre bipède — le fameux « autrui » du philosophe Levinas — également.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Tonnerre
4 mai. — Le vénérable Bède dit que saint Ceadde, qui fut évêque d'York au septième siècle, avait une peur effroyable du tonnerre ; et que quand il s'élevait quelque orage, il se mettait en prières et rassemblait le peuple à l'église pour apaiser la colère divine.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Mutisme intempestif de l'étant existant
Qui sait si le Dasein n'est pas à chaque instant spectateur de la procession sacrée du Graal ? Pareil à Parsifal, il regarde sans comprendre et demeure muet. Il ne prononce pas la question salvatrice qui abolirait le sortilège : « Pourquoi y a-t-il en général de l'étant, et non pas plutôt rien ? » Hypnotisé par les « structures empaillées de la raison pure », il passe à côté de ce qui lui rendrait la vraie vie : le pachynihil.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Outrage
La matière fécale — la « merdre » — est, comme le furent jadis les magasins Dufayel (selon Léon Bloy), « un outrage et un défi permanent à la vie surnaturelle ».
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Fèves
3 mai. — Parmi les Anciens, Aristoxène est le seul qui ait dit que Pythagore mangeait souvent des fèves.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
jeudi 18 avril 2019
Interrogatoire
Le gendarme : « Alors, mon petit père ? Il paraît qu'on est un homme solitaire, en quête de soi-même, ardent à deviner le secret de sa propre charade ?
L'homme du nihil : Ça se peut. Et alors ? C'est interdit ?
Le gendarme : Et à part ça, qu'est-ce qu'on fait dans la vie ?
L'homme du nihil : Ce ne sont pas vos oignons, mais je vous le dis quand même : je dénombre au jour le jour les vicissitudes lassantes et monotones de mon néant.
Le gendarme : C'est bon. Je ferme les yeux pour cette fois. Mais n'y reviens pas. »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Irréalité du « Suisse »
L'excrément ressemble au Léviathan de qui une nageoire ou quelques écailles émergent seules des flots : la matière en est trop compacte pour que le regard puisse l'interpréter, et il en résulte une impression d'irréalité.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Prémonition
2 mai. — Valère Maxime raconte que Brutus eut le triste présage du sort qui l'attendait à la bataille de Philippes.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Interlude
Les théorèmes, axiomes et autres lemmes vous font caguer ?
Ne soyez pas plus longtemps un « handicapé de la vie » : lisez
la Mathématique du néant de Włodzisław Szczur. En vente ici
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Un destin beckettien
La pente naturelle du Dasein l'amène à mettre tôt ou tard sa vie en miettes. Peut-être se figure-t-il inconsciemment qu'en devenant un « débris », il fera taire le « mugissement du vide » dans son conscient intérieur ? — Ô vanité ! ô néant ! « ô aueuglement estrange des hommes ! »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Recours désespéré
Frappé d'hydropisie existentielle, j'eus recours à ce purgatif inhumain, médiéval : l'idéalisme fichtéen.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Nomos
1er mai. — Il ne suffit pas, selon Archytas, que le nomos soit kalos et agathos, il doit être aussi antipéponthos.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mercredi 17 avril 2019
Interlude
N'attendez pas, faites comme cette délicieuse jeune femme !
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en lisant Léon Glapusz ! C'est une solution JEUNE, brevetée SGDG !
Hölderlin et le Rien
Dans son étude sur Hölderlin, Edmond Chassagnol insiste sur l'expérience déterminante que fut pour le jeune homme la découverte du Rien. Il n'avait encore vu que des rivières comme le Neckar : apercevoir le Rien l'a bouleversé. Stupeur et saisissement, révélation de l'illimité. De telles rencontres sont à part et peuvent marquer une existence : on sait que les dernières années de la vie de Hölderlin se déroulent dans l'ombre de la folie, chez le menuisier Ernst Zimmer à Tübingen.
Ce n'est qu'après avoir livré la dernière partie de son étude à Katkov que Chassagnol s'aperçut de sa terrible méprise : il avait confondu le Rien avec le Rhin et pris pour Hölderlin le peintre Eugène Boudin !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Reptilisme jankélévitchien
Tel un python à tête noire, le temps avance par reptation au moyen des mouvements de ses côtes — monotone, sempiternel processus cérébelleux !
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Un endroit à éviter
30 avril. — Le lac de Clitor, selon Eudoxe, donne du dégoût pour le vin à ceux qui boivent de ses eaux.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Interlude
Vous aussi, soyez distingué, lisez Forcipressure ! Vous pouvez
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Étienne-Marcel Dussap protège de la temporalité du temps et
de la calvitie ! C'est une solution JEUNE, brevetée SGDG !
Enchaînement fatidique
Plongé dans le malaise vague et douloureux de l'haeccéité, l'étant existant se prend d'horreur non seulement pour le souvenir et l'espérance, mais pour la pensée même. Il fait alors l'emplette d'un couteau de cuisine ou d'un flacon de taupicide et se lance à corps perdu dans la « jouissance épouvantable » de l'homicide de soi-même.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mardi 16 avril 2019
Turpitude
29 avril. — Denys d'Halicarnasse raconte qu'en 290 le patricien Létorius Mergus, accusé par les tribuns, et convaincu d'un infâme attentat 1 fut condamné à mort par les centuries.
1. Il avait « proposé une turpitude » à son aide-de-camp.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Interlude
Pourquoi attendre davantage ? Soyez vous aussi un homme
(ou une femme) dans le vent ! Lisez l'Appel du nihil ! Vous
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5,50 €. L'œuvre de Martial Pollosson est souveraine contre
les rhumatismes et les hémorroïdes !
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Affliction
À l'instar de l'Ecclésiaste, le suicidé philosophique considère que le monde extérieur n'est que néant et vanité : « Que l'on résiste ou que l'on cède à notre environnement, tel un cheval nous galopons vers la fin. N'est-ce pas vraiment affligeant ? Les gens prétendent que l'immortalité existe, mais à quoi peut-elle bien servir ? Le corps se décompose, et avec lui l'esprit. N'est-ce pas la chose la plus affligeante ? » (Songeries néantiques, p. 59)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Fadeur de l'existence
Je cherche des terreurs nouvelles, des vertiges plus larges, des angoisses inéprouvées.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Grenouillette
28 avril. — Ambroise Paré dit que la grenouillette est formée de matière pituiteuse, froide, humide, grasse, visqueuse, tombant du cerveau sur la langue.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
lundi 15 avril 2019
Résurgences lexicales
« Reginglette », « glomérule », « lagéniforme », « zingibéracé » : peut-être s'agit-il simplement d'extraits issus de la parole commune, du fonds social de la conscience linguistique ; mais peut-être aussi, plus passionnellement, de mots très chers, médités par l'homme du nihil en dehors de sa pratique de la dilacération du Moi, ou prononcés par ses « amis » (Gragerfis), ses proches, en des situations précises et traumatisantes dont le souvenir, soudain, vient rider la surface de son « conscient intérieur ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Écharde
Je suis une écharde dans la chair de la « réalité empirique », et réciproquement.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
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