« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
lundi 23 juillet 2018
Schopenhauerisme débridé
« Le parquet des mineurs de Verdun a retenu hier la thèse de l'acte prémédité contre un adolescent de 17 ans, soupçonné d'avoir tué, lundi à Bar-le-Duc, deux de ses frères, âgés de 14 et 9 ans, avec un couteau, un hachoir et un marteau.
L'adolescent "a préparé son coup et avait formulé son projet de tuer ses frères. Il n'a pas provoqué l'absence de ses parents, mais il a profité de leur départ pour passer à l'acte", a indiqué le procureur, Thierry Villardo. "L'adolescent a expliqué qu'il avait tué ses deux petits frères car il n'a pas eu le courage de se suicider. En agissant ainsi, il a dit avoir voulu se suicider socialement", a-t-il ajouté.
Selon les premiers éléments de l'enquête, Rémy et Yoanne ont été tués avec une violence extrême et un acharnement extraordinaire. Après le meurtre, l'adolescent, qui s'était blessé à la main avec le couteau, accidentellement semble-t-il, s'est rendu chez le psychiatre qui le suivait depuis plusieurs mois. C'est ce dernier qui a téléphoné aux policiers.
Selon Aurélien, un des camarades de l'adolescent, "c'était un grand pessimiste, excellent élève dans les matières littéraires et bon dans les disciplines scientifiques".
Les premières investigations ont montré que l'adolescent en était venu à envisager le monde comme une représentation du sujet connaissant, ce dernier ne se connaissant lui-même que comme volonté. C'est cette vision du monde profondément viciée qui, selon les enquêteurs, pourrait expliquer son geste insensé. En outre, au plan moral, il s'opposait à l'eudémonisme de Baruch Spinoza.
Le jeune garçon a été mis en examen pour "assassinats sur mineurs de moins de quinze ans" et écroué dans la soirée. » (Le Télégramme, 10 juillet 1996)
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)
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