lundi 24 septembre 2018

Coquecigrue


Dans son Journal d'un cénobite mondain, Gragerfis énonce deux qualités que posséderait nécessairement, selon lui, une créature dépourvue de Moi. « Primo, dit-il, elle ne connaîtrait aucune des formes de cette agonie de l'être qu'on nomme la solitude : ni celle, existentielle, décrite par le philosophe Kierkegaard ; ni la plus terrible encore solitude des fêtes foraines évoquée par Doppelchor dans sa Suave idée du Rien. Deuzio, n'ayant pas conscience du temps, elle pourrait s'exclamer comme le poëte : Éternellement jeune ! » — « Si tant est qu'une créature privée de Moi puisse s'exclamer quoi que ce soit », ajoute-t-il avec sa mordacité habituelle.

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

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