mercredi 27 avril 2022

Le choix du malheur

 

Ce qu'il y a de bien avec le malheur, c'est qu'il est de tout repos. Il ne nécessite aucun entretien et se perpétue de soi-même. Tandis que le bonheur, il faut tout le temps s'en occuper, on s'y éreinte et on y perd la santé. Par-dessus le marché, il vous donne l'air d'un couillon. Comme l'homme du nihil, primo est paresseux, deuzio déteste avoir l'air d'un couillon, son choix a été vite fait. Seul problème mais de taille : on peut être malheureux et quand même avoir l'air d'un couillon.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

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