En 1926,
déprimé par l'échec de son Tractatus à tracer les « limites du sens »,
Ludwig Wittgenstein en vient à identifier la vie à une « indicible
rémoulade » (eine unsägliche Remoulade). Il écrit à son ami G.H. von
Wright : « Je n'ai plus le moindre espoir pour le reste de ma vie. C'est
comme si je n'avais plus devant moi qu'une longue étendue de mort
vivante. Je ne peux pas imaginer de futur pour moi autre
qu'épouvantable. Sans amis et sans joie. La vie est une indicible
rémoulade. »
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)
On espère qu'il est doté d'une bonne paire de bottes, la rémoulade étant plus difficile encore à vaincre que la raspoutitsa.
RépondreSupprimer25 ans plus tard, le même Ludwig jugera sa vie merveilleuse. Il avait, entre temps, appris à se taire.
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