« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mardi 19 mars 2019
Causalité synergique
Non seulement le suicidé philosophique, à l'instar d'un Némésius d'Émèse, reprend la theoria porphyrienne de l'interaction entre intelligible et sensible appliquée à l'action nihilique, mais il intègre les analyses de Simplicius et de Jean Philopon sur les processus de causalité synergique !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
lundi 18 mars 2019
Écartèlement
Partagé entre la frénésie lacrymale d'un Héraclite et le ricanement sardonique du protèle.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Guérisseur souffrant
Pour le nihilique, le « spectacle de la nature » ne signifie qu'un apaisement passager de ses inquiétudes : il lui faut écouter la « voix du pachynihil » pour rencontrer la certitude (que rien n'est). Or l'autorité du Rien dont il ne prétend d'abord que transmettre fidèlement l'évidence l'investit lui-même d'une surprenante autorité personnelle : on l'appelle à l'aide, il prend la figure d'un « demi-dieu » (Gragerfis) : il est le guérisseur souffrant.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Dandysme
Répondre aux horreurs de l'existence par une apologétique de la redingote.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
dimanche 17 mars 2019
Un exilé de l'infini
Chez l'homme du nihil, tout est éloignement, absence. Comme l'infortuné Bellérophon, il erre dans le vide, loin des dieux, loin des hommes, dans le stérile « désert de Gobi de l'existence ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Faut s'y faire
De longues années de cohabitation avec une « mégère difforme au faciès d'hippopotame » avaient convaincu l'homme du nihil de la véracité de cet axiome dostoïevskien : l'homme est un être qui s'habitue à tout.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
samedi 16 mars 2019
Un moderne Tchitchikov
Cadavre entre les cadavres, je dissimule ma putréfaction dans les plis d'un habit zinzolin moucheté.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Triumph des Pachynihils
Dans l'acte fulgurant du suicidé philosophique, ce qui triomphe, c'est l'envers de l'être, autrement dit le pachynihil. Tout se passe alors comme si la vérité dernière n'appartenait pas à la « vie de tous les jours » ni aux coquetèles mondains, mais au fond nocturne sur lequel cette « vie » et ces coquetèles se déroulent. Quand se taisent l'artifice et la fiction, quand la « réalité empirique » elle-même est dénoncée, quand le Moi ne produit plus ses décrets absolus et ineptes, seule demeure l'obscurité du Rien : un froid mortel se produit.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
vendredi 15 mars 2019
Méthode nihilique
Dans son Traité de la vérité du Rien, le théologien genevois Jean-Alphonse Turrettini indique les précautions nécessaires pour parvenir sans risque d'erreur à la conclusion que rien n'est. Ces précautions consistent à se défier de la spéculation et à rester au plus près de l'observable : « ... Si nous n'affirmons rien avec précipitation, avec témérité, si nous retenons notre adhésion jusqu'au moment où celle-ci nous est arrachée par l'évidence même de la vacuité des choses, si enfin nous n'affirmons rien que ce qu'il nous est impossible de ne pas affirmer (règle très certaine pour la recherche de la vérité), il n'y aura nul risque d'erreur : nous pourrons conclure avec une entière certitude que rien n'est. »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Un « mégacéros de facto »
Le mégacéros était un grand ruminant du quaternaire, de la famille des cervidés, aux bois immenses (jusqu'à trois mètres d'envergure).
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
La lumière aveuglante du suicide
Quand, sur le coup de deux heures, l'homme du nihil referme son Plutarque pour contempler la surface moirée de l'étang de Soustons, il a le sentiment de voir s'y étaler les couleurs pures en lesquelles se décompose la lumière aveuglante du suicide (c'est là tout le contraire de la connaissance confuse qu'on a si souvent relevée chez les héros raciniens).
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
jeudi 14 mars 2019
Métalepse
Pour l'homme du nihil, contempteur exophtalmique de la chose sue, l'être est une simple métalepse du vacuum.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Une conjecture désespérante
Si Gragerfis se trompe, si l'homicide de soi-même n'est pas « le dernier recours d'une liberté rebelle aux déterminismes intolérables imposés du dedans ou surgis du dehors », mais s'explique au contraire par une incapacité du Dasein à maîtriser ses affects — ce qui revient à y voir un geste dans lequel justement s'appesantit le déterminisme —, alors la situation de l'étant existant est véritablement désespérée ; alors... il ne reste plus qu'à se pendre.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Bec-de-lièvre
Encore plus qu'un sens aigu du ridicule, une mâchoire en forme de bec rend malaisée voire impossible toute action.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
mercredi 13 mars 2019
Sous le soleil de Satan
Certains ont pu dire, en prenant la Grèce à témoin, que le royaume du visible et de la lumière était celui de la mesure et de l'ordre. Mais on peut être atrocement constipé sous un ciel serein et un soleil de plomb ! Où est l'ordre, alors ? Où, la mesure ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Socrate est un homme
Le syllogisme ulcérant de ma propre mortalité me donne la nostalgie d'une indicible rémoulade : je suis un dinosaure cum grano salis.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
L'étrange fascination du Rien
Le pachynihil irrite en nous une attente sans nom. La fascination du Rien nous persuade, pour lui appartenir, de quitter jusqu'au souci de notre vie. Elle nous dépouille par la seule promesse de nous combler ; et si, pour commencer, nous avons pu rêver de dompter le néant, les rôles ont tôt fait de s'inverser : nous voici passifs et paralysés, ayant renoncé à notre volonté propre pour nous laisser habiter par l'impérieux appel du taupicide — et de l'absence.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
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