« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
samedi 6 avril 2019
L'aiguillon de la mort
Dans son Journal, Gragerfis imagine un Dasein qui ignorerait qu'il est mortel, et dit que l'existence d'un tel Dasein « aurait à peu près la sapidité d'une pièce pour flûtes, orchestre et dispositif électronique de Pierre Boulez ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
vendredi 5 avril 2019
Question schopenhauerienne
Sur quoi fonder la certitude du pire, si ce n'est sur l'existence de vocables tels que reginglette et gloméruleux ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Descente aux enfers
L'homme du nihil est de ceux dont la conscience trop claire ne guérit pas du mal de vivre :
« Me voilà rejeté vers ceux qui cherchent, questionnent,
tremblent, vers ceux qui s'aventurent au risque de s'égarer,
de perdre pied, de ne plus savoir comment vivre : les
suicidés philosophiques ! » (À travers le Rien, p. 44)
Une sorte de curiosité morbide l'a poussé à « aller jusqu'au bout », jusqu'aux ultimes conséquences du Rien. Il s'est donc forcé à sortir de son « cagibi rienesque » et à « voir des gens ». Dans son poëme Obscurité, il décrit cette « descente aux enfers », jusqu'au plus noir du néant.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
jeudi 4 avril 2019
Le métier de mourir
Gragerfis déjà l'avait remarqué : la conscience rend l'existence insoutenable. Celui qui a compris que rien n'est, comment pourrait-il encore bavarder, jouer aux cartes, lire les journaux, etc. ? Tout ce qu'il peut faire, c'est mourir — et de fait, il s'y emploie incessamment.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Cloison infrangible
« Frontière scellée, invisible et dure paroi, d'autant plus hermétique qu'on s'en approche : l'homicide de soi-même. » (Gragerfis, étang de Soustons, deux heures de l'après-midi)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mercredi 3 avril 2019
Naufragé du kantisme
Sur les décombres de l'idéalisme transcendantal fleurissent le mépris des hommes, l'amertume, le sarcasme, et même la haine — car le désespoir peut rendre méchant ! Revenu de l'illusion ontologique critique, l'étant existant s'enferme dans un réduit sordide et sans lumière d'où il n'aperçoit qu'un incompréhensible et répugnant tourbillon de poussière. Tout sombre dans le vide, dans l'indescriptible. « Il n'y a donc que le néant, finalement... — Salop de Kant ! »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Une dégoûtante maladie
Dans Existence et objectivité, Gabriel Marcel prétend que « la pure conscience d'exister ronge comme un ulcère ». Plus fort encore, dans son Journal métaphysique, il confie que la lucidité, cette « sorte de névrose », lui a fait perdre le goût de vivre, de se nourrir, de marcher, et même de se laver les pieds !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mardi 2 avril 2019
Agonie de l'individuation
Le poids par trop écrasant de l'haeccéité, l'imposture du « je », et autres catastases morbides de l'Un...
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Point d'appui
Au contraire de Mallarmé, l'homme du nihil n'a pour « séjour » ni le mot ni la parole mais le Rien. Ainsi lui est-il arrivé de parler de sa propre « théologie du pachynihil ». Les techniques formelles qu'il promeut — à commencer par l'homicide de soi-même — reflètent, reproduisent et prolongent son intuition éthico-physique qui veut que pour avancer dans le dangereux steppe des « états de conscience », l'homme a besoin du plus stable des sols : l'idée du Rien.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
L'écriture du Rien
Xylocope tenace, je creuse des galeries dans le bois mort du vocable.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
lundi 1 avril 2019
Dissolution du Dasein
S'il est vrai, comme le pensent les Hindous, que tout s'entremêle dans un chaos inextricable d'apparences, d'où nul ordre n'émerge, alors il ne reste plus au Dasein qu'à se dissoudre dans ce chaos, en une sorte de « régicide fluide du mésomorphe phasitron ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Le cri déchirant du Dasein
Si le cri de l'homme est radicalement différent des voix de la nature, c'est qu'il provient d'un être qui, ayant lu Gabriel Marcel, a pris conscience de sa finitude et ressent toute l'horreur de l'haeccéité.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
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