« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
lundi 15 avril 2019
Résurgences lexicales
« Reginglette », « glomérule », « lagéniforme », « zingibéracé » : peut-être s'agit-il simplement d'extraits issus de la parole commune, du fonds social de la conscience linguistique ; mais peut-être aussi, plus passionnellement, de mots très chers, médités par l'homme du nihil en dehors de sa pratique de la dilacération du Moi, ou prononcés par ses « amis » (Gragerfis), ses proches, en des situations précises et traumatisantes dont le souvenir, soudain, vient rider la surface de son « conscient intérieur ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Écharde
Je suis une écharde dans la chair de la « réalité empirique », et réciproquement.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Une ribambelle de tribulations
Les déboires auxquels s'expose le Dasein quand il se lance dans la traversée de l'inhospitalier « désert de Gobi de l'existence » sont si nombreux « qu'il faudrait, pour les citer tous, des dénombrements plus longs que ceux d'Homère, de Rabelais ou de Cervantès, quand Don Quichotte désigne à Sancho Pança les illustres paladins qu'il croit apercevoir, à travers la poussière, dans la grande armée des moutons. »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
dimanche 14 avril 2019
Une affreuse mascarade
Pour le constipé, le séjour périodique dans les « goguenots » est à la fois un exutoire, une torture rituelle d'expiation, un délire surréaliste, une célébration de la folie.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Canard
Faire fondre sur la cuillère chauffée à blanc de l'inaction le canard de la néantisation du monde. (En hommage à Georges Dazet)
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Prêcher d'exemple
« Voir clair » (Gragerfis), être « dans l'immédiate proximité du Rien » (Banquine), « écarter les rideaux qui nous séparent du pachynihil » (Doppelchor). Et puis, par l'homicide de soi-même, propager cette révélation, aider les autres à s'ouvrir à leur tour.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
samedi 13 avril 2019
Plâtre
La calcination du gypse fournit le plâtre, selon la version perverse d'Irénée.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Grands Anciens
Les suicidés philosophiques nous aident à transcender les structures utilitaires, à retrouver la vie profonde. Ils nous mettent en présence de l'invisible, de l'illimité, de l'indicible que nous portons en nous. — All right, chaps ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Littérature
L'homme du nihil est incapable de concevoir la littérature autrement que sous la forme non-risible du suicide.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
vendredi 12 avril 2019
Éclat de l'éphémère
Grâce au jus de pruneau, le constipé savoure enfin le « prodigieux éclat de l'éphémère ». Ce qui jamais peut-être ne reviendra brille en effet pour lui d'une tragique intensité : « ... le cas n'apprend qu'en sa défaite à embaumer ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
La difficile vie de Luc Pulflop
Je me tords en un spasme congru que presque ne dilue le flux énantiotrope du vocable.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Nostalgie du Rien
Exclu du rêve, de la contemplation, exempt de tout désir et de tout idéal, l'homme du nihil se sent devenir pierre. Pour lui, le monde est « un brugnon pourri dont le noyau est du vide ». Seule l'autre réalité — le pachynihil — lui permet encore de supporter l'existence. Sans cette ouverture, celle-ci n'est plus que cendre morte, désert de poussière. Le pachynihil, c'est « très exactement cela en nous qui se rétracte quand nous entendons parler de séries algébriques », écrit un auteur qu'il connaît bien, Robert Musil. Mais comment recouvrer cette part d'insaisissable si ce n'est par l'homicide de soi-même ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
jeudi 11 avril 2019
Jachère
À la fois puissante, persistante et pédonculée, insaisissable, indéfinissable,
l'idée du Rien ressemble un peu à ce que le psychologue américan John Tussord appelle des « jachères » : espaces vides de projets — hormis peut-être celui de « tout faire sauter » —, moments d'inaction pratique, où se concentre l'attention contemplative, moments où la conscience s'ouvre, regarde, écoute avec une intensité neuve, où la pensée de se détruire fige et passe à l'état cristallin. Il est alors temps « de quitter la Faucille et de redescendre à Mijoux, pour arriver à Saint-Claude par Septmoncel »...
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Vache de raison pure
Non seulement la raison pure nous empêche de développer nos dons, mais elle vide, autour de nous, la nature, n'en faisant qu'un matériau, un espace abstrait, un pur fantôme. Elle nous oblige à nous purifier
« de cela que la voix ne peut nommer, de cela
que nul pied à coulisse ne saurait mesurer... »
Résultat aberrant ! L'absurdité massive de l'étant plus que jamais nous écrase, nous asphyxie, nous encercle ! — Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mercredi 10 avril 2019
Un éternel perdant
Non content d'être un « perdant de la mondialisation », le suicidé philosophique est aussi un « perdant de la mondanité » (au sens du philosophe Eugen Fink et au sens où il n'est jamais invité dans les coquetèles).
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Impasse logique
Il y a quelque chose d'aporétique dans ce cauchemar visqueux qu'est l'existence.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
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