Le
chef d'orchestre Sergiu Celibidache, influencé par les principes du
bouddhisme zen, contestait que les mots fussent capables de rendre la
réalité. Il avait par ailleurs une sainte horreur de la musique
enregistrée qu'il appelait une « crêpe sonore », une « photographie jaunie
de la réalité », ou une « copie de sa propre tombe ». Il comparait l'écoute
d'un concert enregistré à une nuit d'amour passée avec une photographie
de Brigitte Bardot. Comble d'excentricité, il était passionné de
mécanique ondulatoire.
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)