« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mardi 2 avril 2019
Agonie de l'individuation
Le poids par trop écrasant de l'haeccéité, l'imposture du « je », et autres catastases morbides de l'Un...
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Point d'appui
Au contraire de Mallarmé, l'homme du nihil n'a pour « séjour » ni le mot ni la parole mais le Rien. Ainsi lui est-il arrivé de parler de sa propre « théologie du pachynihil ». Les techniques formelles qu'il promeut — à commencer par l'homicide de soi-même — reflètent, reproduisent et prolongent son intuition éthico-physique qui veut que pour avancer dans le dangereux steppe des « états de conscience », l'homme a besoin du plus stable des sols : l'idée du Rien.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
L'écriture du Rien
Xylocope tenace, je creuse des galeries dans le bois mort du vocable.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
lundi 1 avril 2019
Dissolution du Dasein
S'il est vrai, comme le pensent les Hindous, que tout s'entremêle dans un chaos inextricable d'apparences, d'où nul ordre n'émerge, alors il ne reste plus au Dasein qu'à se dissoudre dans ce chaos, en une sorte de « régicide fluide du mésomorphe phasitron ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Le cri déchirant du Dasein
Si le cri de l'homme est radicalement différent des voix de la nature, c'est qu'il provient d'un être qui, ayant lu Gabriel Marcel, a pris conscience de sa finitude et ressent toute l'horreur de l'haeccéité.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
dimanche 31 mars 2019
Sombre lundi existentiel
D'après Edmond Chassagnol, « la vie est saturée de mort, imprégnée de pourriture ; la terre en regorge, toute ombre nous en parle. » (Théorie du trop-plein, p. 314) Voilà pourquoi, selon l'existentialiste puydômois, « le Dasein en est réduit à vénérer le Rien et à vomir ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Simultanéité
Le pancréas du porc existe lui aussi en ce douloureux instant.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
samedi 30 mars 2019
En instance de mort
Dans son Journal d'un cénobite mondain, Gragerfis s'en dit convaincu : il y a une cruauté cosmique, toujours aux aguets, qui brasse l'humanité dans la souffrance. Nous sommes noyés dans le mal, en instance perpétuelle de mort ; le pachynihil, à peine voilé, nous attend : « La réalité empirique est bâtie sur un abîme ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Sournoiserie de la nécessité leibnizienne
Derrière les inflorescences des ancolies se cache la tige inerme de l'odieuse nécessité.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Hypothéticité catégorique
Quel meilleur instrument que l'homicide de soi-même pour fuir tout à la fois l'amertume du doute et « cet inexorable ennui qui fait le fonds de la vie humaine depuis que l'homme a perdu le goût du transcendentalisme fichtéen (qui s'attache, faut-il le rappeler, à identifier le point d'unité et de disjonction entre l'être et le penser) 1 » ?
1. Gragerfis. Lettre au P. Caffaro sur la « comédie de la pensée ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Oblomovisme
En peu d'années, j'épuisai les virtualités de la mort volontaire.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
vendredi 29 mars 2019
Une œuvre sans fracas
Loin des précieux et des bavards, l'homicide de soi-même s'élabore dans l'austérité : c'est un « pays sévère, nullement bariolé » ; c'est une œuvre timide, crispée comme celle de Jaccottet sur un fond de silence et d'indéfinissable tristesse.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Énigme résolue
La fameuse « baleine à spermaceti » n'est rien autre que le cachalot.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Harpe
Dans son De Vita Sana, Marsile Ficin enseigne à tirer parti de l'influence favorable de la mélancolie (pour écrire de beaux vers), et à conjurer les dangers qui ne cessent de l'accompagner (au premier rang desquels l'homicide de soi-même). Pour éloigner ces dangers, il préconise d'écouter des concerts de harpe, instrument qui selon lui soulage des terreurs et des angoisses phobiques inspirées par le pachynihil.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
jeudi 28 mars 2019
Faiblesse insigne du constipé
L'individu frappé de rétention fécale a beau déployer la plus véhémente énergie, il n'arrive à rien sans le secours du jus de pruneau. Que celui-ci vienne à manquer, que la rhubarbe elle aussi fasse défaut — reste alors une ombre qui s'agite vainement dans des « goguenots » où seule la mort est certaine.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mercredi 27 mars 2019
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