« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
vendredi 18 mai 2018
Deux « amis de la sagesse »
En 1964, Gabriel Marcel rencontre Emmanuel Levinas à l'Université Libre de Bruxelles et lui parle de la mort :
« C'est ma compagne la plus fidèle ; elle ne me quitte pas depuis l'enfance, elle est à l'intérieur de moi. La mort fonctionne en moi, sans repos, comme le sable coule dans un sablier. »
Il confesse ensuite sa phobie des insectes, qui menacent de dévorer son corps, exprime sa peur du morcellement et de la décomposition, évoque l'abîme qui le regarde « avec ses yeux », et sa sensation qu'on le « martyrise avec des couteaux empoisonnés ».
Levinas, pris de court et passablement embarrassé, lui conseille alors de « prendre un peu d'aspirine et un léger purgatif », de se faire « quelques frictions avec du vinaigre » et « ça passera ».
(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)
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