Aimé
Césaire et René Char sont deux ennemis du genre humain. Non seulement
leur poésie est nocive et provoque des éruptions cutanées, mais
eux-mêmes suintent. Ils suintent ! Et leurs propagateurs aussi suintent !
La
vie est un infâme rata. Il ne faut pas être dégoûté, pour becqueter ça.
Tant qu'à faire, nous préférerions encore bouffer du singe, comme les
biffins. Ou s'il n'y a plus de singe, des tripes.
Il
est significatif que la femme se dégrade d'abord par le fiak. N'est-ce
pas par là qu'elle a péché ? On dirait qu'en vieillissant, toute sa
vilenie lui tombe dans le fiak.
Dans
les années 60, le vulgum pecus se déplaçait surtout en 2 CV, mais pour
les gens plus huppés, il y avait l'Amicis, ainsi nommée en l'honneur de
l'écrivain italien Edmondo de Amicis, auteur du classique Des Apennins
aux Andes. Madame Yvonne de Gaulle conduisait une berline Amicis de
couleur blanc carrare.
À
défaut de concevoir des « pensées », on peut s'attaquer à celles des
autres et les démolir à coup de ramponneau (un genre de marteau de
tapissier). Car tout ce qui existe est profondément guez et mérite
d'être détruit, à commencer par les « pensées ». Dieu ! Si tu existes,
sois un bon gars et préserve-nous de jamais devenir un « penseur » ! Comme
tu le sais, nous craignons le ridicule ! Hein ?
Pour
arriver à quelque chose dans la vie, beaucoup de bonnes femmes misent
sur leurs guiboles, leur fiak et leurs biberons Robert. Cela nous rend
triste et même nous déprime, car nous attendions un peu plus de dignité
de la part des bonnes femmes. Des guiboles !... Un fiak !... Des
biberons Robert !... Franchement ! Est-ce ainsi que l'on promeut son Moi ?
Comment
se fait-il que tout en ce monde soit de la révérence parler merde ? Une
puissance aurait-elle jeté un sort au réel ? Une puissance ne jurant
que par la matière fécale ? Ou bien... est-ce nous ?
McDermott
a été clair : « Pas de notation sans dénotation », a-t-il dit. Pourtant,
il y a encore des couillons pour utiliser le mot « je ». C'est un monde !
Définissez ce « je » ! De suite ! Petits saligauds ! Pots de pisse !
Au
lieu de raser les murs et de s'excuser d'exister, l'autrui lévinassien
fait le malin ! Il étale son Moi ! Il réalise des tableaux de peinture !
Il écrit des poëmes ! Il compose des sonates ! Il donne son avis sur
les choses ! Il est satisfait de soi-même ! Il prend toute la place avec
ses gros genoux ! C'est affreux, il n'y a pas d'autre mot. On a envie
de l'étrangler.
Le
succès rend con. Il n'existe aucune exception à cette règle. Il est
donc vital de ne jamais se mettre en danger d'en avoir. Certes, on peut
vivre très bien en étant con, mais ce n'est quand même pas pareil.
Le
chanteur Georges Moustaki dit quelque part qu'il a inventé une chanson
au clair de la lune (quelques couplets) pour une dame brune assez
élancée. Renseignement pris, cette dame n'est autre que la chanteuse
Monique Serf dite Barbara. Pas de quoi en faire un fromage ni jouer les
mystérieux, hein.
Les
pygmées du sud-est du Cameroun ne sont pas réputés pour leur
intelligence. On pourrait même dire qu'ils sont « grave baka ». Dans
l'Égypte ancienne, le fils du pharaon Djédefrê l'était aussi. Il
commettait gaffe sur gaffe, au grand dam de la reine Khentetenka.
Plus
haïssable que le Moi, il y a le philosophe Michel Serres. On dirait que
la mitrailleuse à gifles de Michaux a été inventée pour lui. Il a
toutefois un bon côté : quand on ne sait plus quoi exécrer, il est là.
Il ne nous laisse jamais « en carafe ». C'est un gars sûr.
Quand
on est malade, on ne conçoit pas de plus grand bonheur que d'être en
bonne santé. Mais recouvre-t-on la santé, on trouve aussitôt que tout
pue. On est malheureux comme devant ! L'homme est un éternel insatisfait
doublé d'un céoène.
La
poétesse Marguerite Urcelar nous fait penser à la monstrueuse Clara
Porges des Mutilés. Comme l'héroïne d'Ungar, elle est vile, énorme et
disgracieuse. Mais il y a pis : elle écrit des livres. Jésus Marie
Joseph ! Assistez-nous dans notre dernière agonie !
Les
détracteurs agricoles sont-ils, comme le pensait l'humoriste Pierre
Dac, des dépréciateurs de l'agriculture ? Ou sont-ils... tout autre
chose ? Des messagers des Grands Anciens ?
Le
poëte Alexis Leger dit Saint-John Perse est un individu profondément
antipathique et sa poésie ne l'est pas moins. A-t-on idée d'être aussi
déclamatoire ! A-t-on idée de produire une parole poétique se déployant
telle une rhapsodie accordée pour moitié à l'intériorité, pour l'autre
moitié à un élan fondamental vers le monde ! Et ces titres prétentieux !
Et cette gueule pincée ! Aux chiottes ! Aux doubles-vécés, le gars
Perse ! Nous t'en foutrons des anabases, nous, tuouaouar ! Du balai !
Chez
les Polacres, pour dire qu'une chose dépend d'une autre chose, on fait
intervenir le peintre Fernand Léger. L'astuce, si l'on peut dire, est
d'affirmer que la première chose ressemble trop à du Fernand Léger.
Ce
qui nous dégoûte de la littérature, c'est que derrière chaque ligne de
chaque livre, on entend ce cri désespéré : « Je veux être connu ! Je suis
intéressant ! Regardez comme je suis intéressant ! » On a envie de dire à
tous ces pondeurs de phrases : « Fermez-la un peu ! Arrêtez d'être
intéressants ! Est-ce que nous sommes intéressant, nous ? »
L'écrivain
argentin Borges élargit notre horizon et ce n'est pas du luxe. Grâce à
lui, nous connaissons Hilario Ascasubi et Estanislao del Campo. Nous
sommes initiés à la poésie gauchesque. D'un coup, nous respirons plus à
l'aise. Nous nous sentons revivre. Merci Roré.
Ne
tuez pas le goéland qui plane sur le flot hurlant ou qui l'effleure. Ça
ne se fait pas déjà et d'une, et c'est peut-être l'âme d'un matelot
décédé ou du pauvre François Villon.