« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
lundi 6 mai 2019
Artiste atroce
Selon le psychologue américan John Tussord, « il y a quelque chose d'atroce dans un art qui ne révèle rien, n'ouvre sur rien, se crispe sur un non, un refus radical et accumule à plaisir les signes du non-sens ». Si l'on souscrit à cette affirmation, l'artiste atroce par excellence est bien le suicidé philosophique. — Ou bien ?...
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Page de journal
30 mai. — Selon l'historien allemand Lazius (De aliquot gentium migrationibus, liv. 3), Berthe, l'une des filles de Pépin le Bref, avait été mariée à Milon, comte d'Angers et père du preux Roland.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
dimanche 5 mai 2019
Convolvulus
L'homicide de soi-même est un défi à l'idéalisme fichtéen qui nous enseigne la logique et l'efficacité pratique. Pourtant, la pensée de se détruire prospère à la manière du liseron, et envahit bientôt la pachyméninge du Dasein. C'est que le suicide exprime ce que ne veut pas voir la vie quotidienne ; il reflète une expérience plus profonde : celle du Rien.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Vilebrequin
Le vocable, immatériel vilebrequin, perfore le drap fantaisiste de l'Être.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Ricin
29 mai. — Pline (liv. 23, chap. 4) dit qu'on fait avec les pédoncules du ricin des mèches qui donnent une clarté divine, bien que son huile, qui est purgative, rende un feu obscur, ce que l'on doit attribuer à son épaisseur et à son gluant.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Angoisse et dérision
Dans l'homicide de soi-même, chacun peut, à sa guise, explorer les voies de toutes sortes que la technique rend possibles, de la plus rustique défenestration aux procédés les plus sophistiqués. Tout est permis, tout est intéressant, on accepte tout, il n'y a ni norme ni règle ni tradition d'aucune sorte. Une telle ouverture devrait joyeusement exalter les inspirations ; pourtant, sauf exceptions, le suicide est triste et son rayonnement noir. Serait-ce parce qu'il voit le jour dans un climat d'angoisse et de dérision ? Nous ne pouvons ici que poser la question.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
samedi 4 mai 2019
Déploration
Que faut-il le plus déplorer ? l'être ou... — non, je ne vois rien autre.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Métaphore du réel
28 mai. — D'après le Chevalier Chardin, les montagnes de la Perse sont les plus arides et les plus stériles du monde, n'étant que des rochers secs, sans bois et sans herbe.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Vita nuova
La sauvagerie du suicidé philosophique fait scandale mais elle porte les repères de l'avenir. Révoltée bien sûr, mais cette révolte (songeons à Edmond-Henri Crisinel) est une exigence de vie neuve, celle d'une vie opprimée qui cherche sa voie et sait ne pouvoir la trouver que dans le Rien.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Morbidité de la pensée
Toute attitude conscientale serait, au dire de Gragerfis, d'origine morbide.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Itinéraire d'Annibal (suite)
27 mai. — S'il faut en croire Polybe, ce fut environ à quatre journées de l'embouchure du Rhône qu'Annibal s'arrêta (un peu au-dessus de Roquemaure, si l'on adopte l'opinion de Mandajors) et entreprit de traverser le fleuve.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
vendredi 3 mai 2019
Puissance du pachynihil
Le suicidé philosophique n'a rien à proposer, il sait seulement que la vraie vie est absente et que l'on étouffe ici. Adorno a fort bien vu cela : « L'indignation au sujet de la prétendue laideur du suicide est ennemie de l'esprit. Elle interprète cette laideur... à la lettre et non comme pierre de touche de la puissance du pachynihil ou comme chiffre de la résistance dans laquelle celle-ci se vérifie. »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Débuts du suicidé philosophique
Les premières tentatives du suicidé philosophique sont liées à une tradition de représentation originairement post-impressionniste, mais elles renferment déjà une inquiétude, une sensation de vacuité et de tristesse, qui devaient prévaloir dans son art en simplifiant ses motifs et en leur donnant plus de vigueur.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Fèves encore
26 mai. — Le Père Hardouin soutient que les fèves dont parle Pline sont très différentes des nôtres ; car, dit-il, selon divers témoignages des Anciens, la fève des Grecs et des Latins était ronde et très petite, au lieu que la nôtre est longue et grosse.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Présence du terrible
Dans l'homicide de soi-même par révolvérisation, ni dérision ni humour : la pure présence du terrible !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
jeudi 2 mai 2019
Présage de mort
25 mai. — Une urine colorée et parfaitement insipide indique, selon Boerhaave, un épuisement total et une mort prochaine.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Un drôle de zigue
Faute de pouvoir transcender, sublimer sa frustration d'exister, l'homme du nihil s'exaspère. Choisissant l'irrationnel, optant pour l'inconvenant, il tente de se situer à l'antipode de ce « monde qui bâfre » (Jutique). La vitalité créatrice qui l'anime fait irruption en marge de la vie quotidienne, ignorée d'elle, étrangère à son ordre, dans un très curieux espace spirituel à la fois régressif et prophétique, fait de « pyxides tubulaires », de « xéranthèmes xénotropiques » et de « gloméruleux pélicans ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Page de journal
24 mai. — Au dire de Grégoire de Tours, la châsse qui renfermait les reliques de saint Symphorien fut épargnée par le feu, lors de l'incendie du Castrum Thigernum allumé par les Francs du roi Théodoric.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mercredi 1 mai 2019
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