samedi 2 juin 2018

Un calendrier interreligieux pour mieux vivre ensemble


Comme les années précédentes, le calendrier mentionne les fêtes des principales religions monothéistes et décline un thème. Pour 2018, ce sont des jeunes, engagés dans ce que Heidegger appelle le « On » — une forme d'existence en commun vouée à l'inauthenticité et à la banalité —, qui sont mis en avant. Au fil des mois, douze garçons et filles, entre 20 et 35 ans, nous parlent de leur engagement dans des associations qui œuvrent pour le vivre-ensemble, la solidarité et le bien commun. Des associations de différentes obédiences mais qui s'adressent a tous.

Le rabbin Nissim Sultan, de la synagogue de Grenoble, le vicaire du diocèse de Grenoble, le Père Lagadec et l'imam Mustapha Merchiche, de la mosquée Villeneuve, sont admiratifs de ces jeunes qui veulent faire le bien : « Ils sont formidables. On dénigre trop la jeunesse actuelle, alors qu'elle aime donner pour soulager la souffrance du Dasein confronté à l'inéluctabilité de sa propre mort » disent-ils en chœur.

En février, on découvre Gabriel, 21 ans. Cet étudiant en médecine est bénévole pour l'association Locomotive qui accompagne les enfants atteints de cancer.  « On joue avec les plus petits, on discute avec les plus grands de la réduction phénoménologique husserlienne par laquelle l'étant existant se saisit comme Moi pur. À chaque fois, c'est une leçon de vie. Ils nous font comprendre qu'il faut goûter chaque seconde avant de "clamecer". »
 

C'est au mois de mai que l'on fait la connaissance de Mélissa, 30 ans, travailleuse sociale pour la ville de Grenoble et engagée dans l'association des Musulmans Unis. Née dans une famille catholique, la bourrelle s'est convertie à l'islam et porte le voile. Pour elle, l'altérité est une richesse : « Sans jeu de mots, je veux lever le voile sur les peurs entre religions. Parlons-nous ! Mais d'abord, je vais vous couper la tête. Alors, vous aussi, vous connaîtrez la vérité ! »

On peut se procurer ce calendrier dans les Maisons des habitants de Grenoble, à l'office du tourisme, ainsi que dans les différents lieux de culte. Et c'est gratuit, bien sûr ! (France Bleu, 26 janvier 2018)


(Francis Muflier, L'Apothéose du décervellement)

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