« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
dimanche 12 août 2018
Existenz über alles
Quand il ne fait pas la « bête à deux dos » avec Hannah Arendt, Heidegger lit Aristote. Il commence à développer sa vision personnelle du sens de l'être, que son épouse Elfriede trouve « lugubre et biscornue ».
En fait, Heidegger tente d'arracher l'être au régime de détermination univoque où l'enferment les sciences de la nature et qui consiste à faire de l'être un objet de représentation pour un sujet (ce qui revient en somme à réduire l'être à l'étant, ou encore à reconduire le domaine ontologique à la seule sphère ontique). Ses travaux sur la phénoménologie de la vie religieuse, nourris de l'étude de Saint Augustin, de Paul et de Luther, l'orientent vers une conception de l'être humain qui va privilégier l'existence sur l'essence. Une existence, hélas, faite « d'ennuyeuse monotonie, de paroles superflues et de solitude », comme celle que décrira plus tard le « romancier de l'absurde » Albert Camus.
Sa femme, qui sent que sa passion pour le Dasein l'éloigne d'elle, tente de noyer son amertume dans le schnaps mais n'y gagne qu'un sévère « mal aux cheveux ».
(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)
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