« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
vendredi 1 juin 2018
Littérature nocive
Un homme d'une trentaine d'années a été sorti vivant de la Loire vers midi par les secours, plongeurs de Saumur en tête, qui sont allés le repêcher en canot pneumatique. En état d'hypothermie et très pâle mais conscient, il a été dirigé vers le centre hospitalier local. Le Smur était sur place ainsi que la police nationale.
Cet homme a dérivé sur plus de cinq cents mètres dans une eau froide à moins de huit degrés depuis le pont Cessart. Un attroupement de curieux s'est rapidement formé sur ce pont. Les remous habituels à cette saison ont épargné l'infortuné sous le pont du Cadre Noir, ce qui lui a sauvé la vie. Il semble ne pas s'être laissé couler non plus dans sa dérive, et l'on peut donc voir dans son geste un appel désespéré plutôt que la volonté ferme et définitive de mettre fin à ses jours.
On a retrouvé dans les poches du malheureux un exemplaire du roman de l'écrivain Georges Perec intitulé La Vie mode d'emploi « qui, avec son incroyable enchevêtrement de contraintes ordonnées selon un bi-carré latin orthogonal d'ordre dix, a déjà causé de nombreux dégâts parmi les personnes fragiles psychologiquement », au dire de l'officier chargé de la coordination des secours. (Le Courrier de l'Ouest, 22 février 2017)
(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire