« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
jeudi 16 août 2018
Cyclothymie
Après l'échec de son cours sur Parménide, Heidegger est sujet à des revirements d'humeur qui apparaissent par périodes et vont de l'excitation à la dépression. Le docteur Scheißkerl, maintenant à la retraite mais qui continue à voir l'ontologue, lui déclare qu'il est « cyclothymique ». Effectivement, un jour il exalte son propre génie et appelle les philosophes depuis Héraclite « une tribu de pygmées », et le lendemain, il décrit son œuvre « un amas de matière excrémentitielle ».
Sa femme lui dit qu'il est simplement angoissé et essaie de lui faire boire de la tisane, mais il lui rétorque hargneusement que l'angoisse est l'une des « dispositions » insignes du Dasein, que le « pour-quoi » le Dasein s'angoisse, c'est l'« être-au-monde » lui-même, que le Dasein est confronté à la nudité de son être, et par contrecoup à cela seul qui lui appartient en propre c'est-à-dire à son être « authentique », et cetera, et cetera.
(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)
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