vendredi 17 août 2018

Une « vie de merde »


Hanté toute sa vie par le spectre de l'inachevé, le suicidé philosophique pense qu'il mourra jeune et rédige précocement son testament. « C'est effrayant, la vie », dit-il souvent. Puis il tue le temps en peignant des crânes aux orbites « vides comme le néant ». Prisonnier de ses obsessions et de ses délires, il vit durant trente années à l'asile de Montdevergues, sans créer, si ce n'est un occasionnel « cigare japonais » qu'il dépose précautionneusement sur un plateau d'argenterie plein de tartines beurrées et de croissants.

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

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