Lire
du Cioran et ruminer l'idée que « rien n'est », cela permet à la longue
de devenir un « jivan-mukti », un délivré-vivant. On a exsufflé les
agrégats d'existence (désirs, volitions, conceptions erronées) qui
entraînent une personne non éveillée de renaissance en renaissance, mais
on est encore en vie (si on peut appeler une vie le fait de lire du
Cioran). Un hindouiste féru de mélodrame dirait qu'on a atteint l'état
de moksha, un bouddhiste qu'on a accédé au nirvana.
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)
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