dimanche 10 juin 2018

Décider, créer, habiter puis vivre... ensemble


« Quand plusieurs familles, personnes âgées ou encore jeunes couples se regroupent pour décider de leurs futurs logements au sein desquels ils partageront des espaces communs, cela s'appelle de l'habitat coopératif. Le concept commence à faire florès. Crise oblige, potagers, ateliers, chambres d'amis ou garages deviennent des lieux mutualisés.

C'est à Biarritz, au domaine de Françon, que l'association plaisamment nommée "Conférence permanente d'aménagement et d'urbanisme" va rassembler, ce lundi 25 novembre, des acteurs de cette forme de "solidarité immobilière". Au Pays basque, c'est à Bayonne que la première expérience en la matière verra le jour en 2015. Lors de cette journée baptisée "L'habitat participatif, partageons la conception et le vivre ensemble", un habitant du Séqué, projet réalisé par le COL (Comité Ouvrier du Logement), viendra raconter la phase de préparation et les objectifs de ces logements.

De plus en plus soutenus par les collectivités publiques, les projets d'habitat coopératif germent aujourd'hui dans le paysage français, après l'Allemagne et la Suisse. "Urbanistes, architectes et spécialistes de ce mode de logement participatif viendront témoigner. Ils évoqueront leurs expériences abouties, mais aussi les difficultés rencontrées", explique Jonathan Cazaentre, architecte.

Et ces difficultés existent bel et bien. Ainsi, suivant le médecin Alphonse Dupasquier, l'exposition à un autre Moi que le sien propre peut amener des désordres dans les fonctions digestives. "Sans admettre qu'autrui exerce directement une action fâcheuse sur le tube digestif, affirme le thérapeute, il est certain que sa vue provoque le dégoût, et que partout on a reconnu la nécessité de s'y dérober."

Au delà des inquiétudes que pose ce caractère répulsif du "monstre bipède", le colloque  sera l'occasion de préciser la philosophie et les enjeux de la démarche.

Réponse pragmatique à la crise du logement ? Signe d'une société qui se transforme ? Et si habiter prenait un nouveau sens ? Ou si, au contraire, l'homicide de soi-même était la vraie solution ? » (Sud Ouest, 21 novembre 2013)


(Francis Muflier, L'Apothéose du décervellement)

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