Jeune fille lisant la Mélancolie bourboulienne de Léon Glapusz
Mélancolie bourboulienne, l'opus magnum de Léon Glapusz
est en vente ici
au prix de 6 €.
« A must-read for people who are interested in the pachynihil. »
(The Paris Review)
En s'anéantissant, le suicidé philosophique crée une œuvre vide, sans sujet, sans « motif », d'autant plus vraie et plus profonde qu'elle défie tout commentaire. L'homicide de soi-même dit ce que la « raison discursive » est incapable de dire — fût-ce par des mots tels qu'énantiose ou régolite. Mais ce qu'il dit se cache au plus profond : c'est une sorte de cri primal, hurlement libérateur qui restitue au Dasein le dynamisme spirituel des origines.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Pour l'instant, je n'oppose à l'horreur de l'être-en-soi qu'un ricanement nerveux. Mais... patience, escalier !
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
14 mai. — Speusippe dit que le sium vit dans l'eau et que sa feuille ressemble à celle de l'ache de marais.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Jeune femme lisant Forcipressure d'Étienne-Marcel Dussap
Forcipressure, le chef-d'œuvre d'Étienne-Marcel Dussap
est en vente ici
au prix de 6 €.
« Absolutely compelling ! » (The New York Review of Books)
L'idée du Rien renverse les décors, dépouille, met à nu, évite les consolations du sentiment et les antiques illusions du « beau ». De là sa vertigineuse emprise ontologique : elle se garde de décorer l'existence, elle en dénonce l'inacceptable énigme.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Mélancolique guanaco, je crache à la face du temps.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
13 mai. — Thucydide prétend que les Spartiates firent usage de la flûte dans leur musique militaire afin de corriger, par la douceur de ce nouveau timbre, le caractère aigu et strident des sons de la trompette, qu'ils regardaient comme trop excitants pour les soldats.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Jeune femme lisant l'Appel du nihil de Martial Pollosson
On entre dans le steppe insondable du pachynihil quand on cesse de croire comprendre : « La compréhension, dit Musil, fait place à un étonnement inépuisable, la moindre expérience (ce flacon de taupicide...) devient incomparable, unique au monde. » C'est cela que dévoile l'idée du Rien : un terrain devenu invisible tant nous l'avons recouvert de pathétiques et dérisoires décors.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
« Quant à l'excrément, je crois que le démon ne pourrait pas susciter un hérésiarque plus funeste que ce pontife. » (Rosemonde Gérard, Méditations poétiques)
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
12 mai. — Démocrite fait de la terre un large disque creusé dans son milieu.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Jeune femme lisant les Exercices de lypémanie de Marcel Banquine
Faites comme l'odieux Mitrand !
Croyez aux forces de l'esprit !
Lisez les Exercices de lypémanie de Marcel Banquine !
En vente ici
au prix de 6,50 €.
Impropre à exprimer le « sentiment de la vie », le langage philosophique, étant nécessairement conceptuel donc abstrait, s'est de plus en plus écarté de l'existence concrète, de l'expérience vécue. Incapable de se dire, de s'exposer, la « vie intérieure » alors s'efface, devient aussi inconsistante que celle d'un « ouaouaron féru de l'apostrophe hurluberlue » (Jutique), ou bien elle explose en ces « balbutiements sacrés » que produit le revolver Smith & Wesson chambré pour le .44 russe. — L'homicide de soi-même ! Existe-t-il langage plus expressif et contondant ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Les dérisoires manigances du viscère n'entameront pas notre détermination : nous n'accomplirons rien.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
11 mai. — Selon Esquirol, les désespérés ont tendance à employer, pour exécuter leur funeste dessein, l'instrument qui leur est le plus familier : les militaires et les chasseurs se brûlent la cervelle ; les perruquiers se coupent la gorge avec le rasoir ; les cordonniers s'ouvrent le ventre avec le tranchet, les graveurs avec le burin ; les blanchisseuses s'empoisonnent avec la potasse et le bleu de Prusse, ou s'asphyxient avec le charbon, et cetera, et cetera.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Jeune fille lisant la Nostalgie de l'infundibuliforme de Robert Férillet
La « raison pure » prétend nous protéger de la présence inquiétante, sauvage du Rien : « Nous avons figé, épaissi les notions abstraites et les avons finalement confondu avec l'insaisissable réel », affirme Gragerfis dans son Journal d'un cénobite mondain. Embrasser le pachynihil consiste à enlever ce masque, à rejeter cette réalité familière, mais mensongère, et à nous mettre en présence des « choses mêmes » (pour parler comme Husserl). C'est là un geste spécifiquement métaphysique ! L'idée du Rien s'impose alors comme un regard neuf (ou un retour à un très ancien regard) qui, au lieu d'éloigner, rapproche — de l'infini infundibuliforme.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Être contondant.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
10 mai. — Guillaume Morel écrit que « le phycis de Pline est un poisson de mer que nous nommons mole, et les Vénitiens lepo ».
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Jeune fille lisant Prière d'incinérer. Dégoût de Luc Pulflop
« Étrange réalité ! Quelque chose semble manquer en elle... » (Erwin Schrödinger, L'esprit et la matière, p. 191) — Ce jugement est confirmé par Gragerfis qui précise dans son Journal qu'« il a toujours trouvé à la réalité empirique quelque chose de louche et même de gloméruleux ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
L'enfer, ce sont les gros viscères anonymes de la matière.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
9 mai. — Malinowski raconte qu'aux îles Trobriand (dans le Pacifique), les enfants d'un homme « décédé » le déterrent après plusieurs semaines, ouvrent sa jambe en décomposition et sucent la moëlle du tibia.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Jeune fille lisant l'Océanographie du Rien de Raymond Doppelchor
À chaque instant, l'étonnement rajeunit le regard : « rester là comme un enfant à m'étonner et me réjouir en silence quand je suis dehors sur la plus proche colline » : telle est pour Hölderlin l'attitude du poëte. Et de même l'homme du nihil :
« n'importe quoi me surprend : une touffe d'herbe sous des
arbres, l'ombre, la couleur pâle, presque surnaturelle, du
pachynihil, la temporalité du temps, la mortalité de
l'être mortel, l'haeccéité... »
Eh oui, cher homme du nihil. L'idée du Rien a le pouvoir de nous faire redevenir des enfants émerveillés et joyeux. Mais il arrive que s'y mêle le sentiment du mystère, et même la sorte de crainte qu'inspire toute rencontre authentique avec l'« absolu ténébreux ». Alors... achtung bicyclette !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Au dire de Gragerfis, le cœnure serait la larve d'une espèce de ténia vivant dans le cerveau des moutons et dans la cavité viscérale des lapins.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
8 mai. — Rondelet (De piscibus marinis, p. 141) parle d'une espèce de garum que l'on préparait de son temps, en laissant fondre des picarels dans la saumure, et dont il avait goûté d'excellent chez le célèbre évêque de Montpellier, Guillaume Pélicier ; mais on n'en trouve pas mention dans les auteurs plus modernes, et il ne semble pas que l'usage s'en soit conservé.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Jeune fille lisant les Pensées rancies et cramoisies de J. Zimmerschmühl