Chaque
fois que le « négateur universel » Émile Cioran entendait à la radio
Ruggiero Ricci jouer du Bach, c'était réglé comme du papier à musique :
il sentait qu'il ne fallait pas renoncer, qu'on n'avait pas le droit de
se laisser aller, et que, pour ce qui le concernait, il avait le devoir
de se ressaisir. Puis il sombrait à nouveau dans l'abattement et se
remettait à écrire des « aphorismes ». Malgré les encouragements de Simone
Boué et d'Ionesco, il n'arrivait pas à voir « la vie en beau » !
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)