Pour
se libérer du monde des apparences et — tant qu'à faire — du
samsara, le « négateur universel » Émile Cioran engloutissait d'énormes
quantités de tarte aux poireaux. Il voyait bien que ça ne marchait pas,
mais il continuait quand même, poussé, disait-il, par son « démon de la
perversité ». Il en offrait parfois à Ionesco et à Beckett, mais eux non
plus ne parvinrent jamais à se libérer du monde des apparences (ni, pour
autant que l'on sache, du samsara).
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)