À
Venise, en plein centre du Campo Santo Stefano, se trouve une statue de
l'écrivain Niccolò Tommaseo. Cette statue, assez imposante, a été
baptisée par les Vénitiens « il Cagalibri » (le « chieur de livres ») à
cause des volumes reliés devant lesquels se tient l'écrivain, qui
semblent sortir de son fondement à la manière d'un flot diarrhéique. Le
pauvre Niccolò se retrouve donc la risée de l'univers, et ce de façon
assez injuste. Il paie pour les autres. Car tout écrivain n'est-il pas
un « chieur de livres » ?
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)