Pourquoi
s'obstiner à déblatérer sur l'être et le néant, alors que Gorgias a
déja tout dit ? Dans son traité Sur le non-étant, il démontre avec une
rigueur implacable que : premièrement, rien n'existe ; deuxièmement,
même s'il existe quelque chose, l'homme ne peut l'appréhender ;
troisièmement, même si on pouvait l'appréhender, on ne pourrait ni le
formuler ni l'expliquer aux autres. On lit ça, et d'un coup, Heidegger,
Sartre, Wittgenstein, apparaissent pour ce qu'ils sont : des « petits
nains » — et verbeux avec ça.
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)