« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mardi 5 mars 2019
Jusqu'au-boutisme empiriste
Dans Différence et répétition, G. Deleuze établit fermement ce point : « L'empirisme n'est nullement une réaction contre les concepts, ni un simple appel à l'expérience vécue. Il entreprend au contraire la plus folle création de concepts qu'on ait jamais vue ou entendue. L'empirisme, c'est le mysticisme du concept, et son mathématisme. » Comme pour donner plus de poids à ses mots, le philosophe se suicide le 4 novembre 1995 en se défenestrant de son appartement parisien.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Trombe
18 février. — Diodore décrit un phénomène atmosphérique fort extraordinaire qui arrivait sur les côtes de la Libye. Cette description très obscure provient sans doute d'observations mal faites, et l'on ne peut s'en faire une idée juste. Il paraît que ce doit être une espèce de trombe. Diodore dit que ces phénomènes, comme l'idée du Rien, « répandent autour des corps qu'ils ont saisis un froid glacial et qui y fait naître des palpitations ».
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Bigaussianité nihilique
La vision du monde uniformément négative que professe le nihilique ne rejette pas l'hypothèse de bigaussianité puisque dans cette « Weltanschauung », le rapport entre la racine carrée du variogramme d'ordre 2 et le variogramme d'ordre 1 est égal à la racine carrée de П.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
lundi 4 mars 2019
Éloquence nonpareille de Salluste
17 février. — Les harangues de Salluste sont, au dire de Gragerfis, d'une force, d'une vivacité, d'une éloquence auxquelles on ne saurait rien ajouter.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Inversion
L'inversion est une technique logique d'inférence immédiate par laquelle le suicidé philosophique conclut d'une proposition donnée (par exemple, « la vie est belle et les gens sont gentils ») une autre proposition contredisant le sujet primitif (par exemple, « je dois sans tarder ingurgiter du taupicide »).
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Plus jamais mal aux dents
15 février. — « En 1794, le docteur Ranieri Gerbi, professeur de mathématiques à Pise, publia à Florence un mémoire assez pompeux (Storia naturale d'un nuovo insetto) sur un insecte du genre des charansons, qui se trouve sur les chardons : il lui donna le nom de curculio anti-odontalgicus, parce qu'en écrasant entre les doigts, le pouce et l'index une douzaine de ces insectes, et les tenant jusqu'à ce que l'humidité en soit évaporée, les doigts s'imprégneront, selon cet auteur, pendant plus d'un an, de la vertu singulière d'apaiser sur le champ la douleur que cause une dent cariée, en la touchant seulement plus ou moins de fois, et pendant quelques minutes. Si la douleur revient, il faut faire de nouveaux attouchemens. Sur six cent vingt-neuf personnes, l'auteur a obtenu quatre cent une guérisons, nombre exact. ». (Dictionnaire des sciences médicales, Tome vingt-neuvième, Paris, Panckoucke, 1818)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
dimanche 3 mars 2019
Un maître ès mélancolie
La hantise de la métamorphose minérale et de la mort, et ce pressentiment que l'au-delà est contenu déjà dans l'ici-bas, que l'on passe sans transition, et sans s'en apercevoir, de la banalité quotidienne à l'enfer de Dante, aurait dû désigner le suicidé philosophique, non seulement comme un précurseur du romantisme, mais comme celui de ses maîtres dans lequel le sentiment tragique de la vie s'est développé avec une inquiète et mélancolique magnificence.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Le salut par la fange ?
Héraclite croyait que la pensée était une maladie qui pouvait se traiter par l'application d'une boue.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Cabiai
14 février. — Le cabiai est un gros rongeur d'Amérique du Sud, vivant près des fleuves. On l'appelle aussi cochon d'eau.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Dilemme
Selon Gragerfis, qui avait beaucoup lu Kant, le Dasein est confronté à une terrible alternative. Ou bien la cohésion interne et architectonique de la déduction doit être regardée comme fondamentale, et il faut alors réaménager l'esthétique transcendantale et la logique transcendantale (en ce qu'elle contient la fondation phénoménologique du concept, c'est-à-dire de la logique générale analytique comme plan de l'objectivité). Ou alors il faut partir de l'esthétique comme science, en tirer les conséquences dernières et... se pendre.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Pas d'histoires, hein !
Hostile à toute fantasmagorie, j'enfonce mon stylet dans le poumon du mythe, je cisaille les viscères hypnotiques de l'imaginaire.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Cervelle de l'univers
16 février. — Macrobe dit (Somnium Scipionis, chap. 14 et 20) que le soleil est la cervelle de l'univers, et que c'est par analogie que dans l'homme le crâne est rond, comme l'astre siège de l'intelligence.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
samedi 2 mars 2019
Diphtongaison néantique du réel perçu
Considéré comme un pouvoir assimilateur, le pachynihil n'est évidemment pas un élément quantitatif de la chaîne parlée. Mais il en va autrement si on le définit comme un élément implosif propre à réduire, dans la syllabe, la durée vocalique !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Labourage et création de concepts
13 février. — Columelle dit qu'il faut qu'un jardinier et un laboureur ne soient guère moins savants en philosophie que Démocrite et Pythagore.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Thèmes du nihilique
Les grands motifs de l'homme du nihil sont le personnage qui tourne le dos au spectateur — caractéristique aussi du romantisme allemand dans l'œuvre de Carus et de Friedrich —, l'indétermination des statues à la frontière du minéral et de l'humain, la profonde nostalgie suscitée par la musique de Schumann, et l'ambivalence de la figure du « monstre bipède », à mi-chemin entre le théâtre et l'enfer dont il apparaît parfois comme le gardien du seuil, et, plus encore, cette pétrification du temps, cet arrêt de la vie dans un suspens sans fin.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
vendredi 1 mars 2019
Cochons de mer
12 février. — Polybe, en parlant des pays d'Ibérie et de Lusitanie, dit que, dans les profondeurs de la mer, il y a des chênes à glands dont se nourrissent et s'engraissent les thons. Ce ne serait donc pas s'éloigner beaucoup de la vérité que de dire que les thons sont des espèces de porcs de mer, et que, semblables aux cochons de terre, ils se nourrissent et s'engraissent à l'aide de glands.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Inscription à :
Articles (Atom)