« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mercredi 9 janvier 2019
Points de vue
Les philosophes, de Çankara à Pascal et à Leibniz, ont défini volontiers la réalité comme un ensemble de rêves bien liés. L'homme du nihil, lui, la voit plutôt comme une « tourte » nauséabonde abandonnée au pied d'un mur par un malotru, dans laquelle il doit faire très attention de ne pas poser le pied.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Peisithanatos
Doutant que l'homme puisse atteindre le bonheur, le philosophe Hégésias préconisait, dit-on, le suicide. Cette glorification passionnée de la mort lui aurait même valu, selon Gragerfis, le sobriquet de « celui qui persuade de mourir ».
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Maire d'Empeaux (31)
23 août. — « Lorsque Chilpéric envoya Wadon pour accompagner sa fille en Espagne, où elle allait épouser Recarède, il lui donna le titre de Maire du palais de la princesse. C'est l'origine de tous les maires qui se trouvent nommés dans notre histoire, depuis la mort de Dagobert Ier. » (P.-N. Chantreau, Histoire de France abrégée et chronologique, depuis la première expédition des Gaulois jusqu'en septembre 1808, Paris, Bernard, 1808)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Évasion manquée
Excédé par la « réalité empirique » qui le cerne de toute part, l'homme du nihil ferme les yeux, scrute l'obscurité et y suscite une image simple : celle d'un papillon Apollo sur un chardon de montagne. À Gèdre, dans les Pyrénées, il en a observé souvent. Il s'applique à voir leur corps lourd, annelé et velu, la trompe à demi déroulée, le dessin des ailes blanches, presque diaphanes, la disposition des taches noires et des lunules rouges, la tige de la plante agitée par le vent, les efforts de l'insecte pour ne pas s'envoler, les mouvements réprimés de ses ailes. Mais pendant qu'il s'obstine dans cette évocation, un garçon de café s'approche et lui demande d'une voix bourrue : « Vous prendrez autre chose ? » Il rouvre les yeux, et de nouveau c'est le magma fangeux du réel, le fibrociment nauséeux de l'étant, le mufle répulsif du « monstre bipède »...
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Puceron
Puceron est le terme sous lequel on désigne les insectes hémiptères qui vivent sur les plantes dont ils pompent les sucs et dont le type est le puceron du rosier. Les pucerons causent parfois de sérieux dégâts aux plantations sur lesquelles ils s'abattent, comme le phylloxéra par exemple. Pour détruire les pucerons des rosiers, on emploie la fumée du soufre, du tabac, ou des jus de tabac.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Page de journal
20 septembre. — Dehors à nouveau, dans le steppe réfrigérant du nihil. Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mardi 8 janvier 2019
Calcination du réel perçu
« Dans l'Idaho (Nord-Ouest des États-Unis), un cycliste amateur pris d'un besoin pressant a causé un important incendie en mettant le feu au papier toilette qu'il avait utilisé pour se torcher le "fondement de l'historialité du Dasein". Plusieurs centaines d'hectares de réalité empirique ont ainsi été détruits par les flammes. » (La Libre Belgique, 26 juillet 2015)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Forcipressure
Il est admissible de se représenter la forcipressure sous la forme non-risible d'une pince à deux branches servant à comprimer un conduit, une cavité ou des tissus qui saignent.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Concept abstrait
Moins heureux que Descartes qui, de son doute, tirait du moins la certitude de son existence, l'homme du nihil ne peut tirer du sien une preuve suffisante qu'il n'est pas un pur et simple « concept abstrait » et qu'il ne va pas, dans un instant, être dissous par un disciple de Hegel en proie au « moment dialectique ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
lundi 7 janvier 2019
Apparence trompeuse
Comme l'a bien vu Gragerfis, Zénon ne voulait pas prouver que le mouvement n'existe pas. Il entendait démontrer qu'il est inintelligible, que l'esprit ne saurait l'accepter autrement que comme une apparence menteuse. Mais ne peut-on en dire autant de la « réalité empirique » en général — et de l'« autrui » du philosophe Levinas en particulier ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Fragilité existentielle du rutabaga
25 août. — « Là où le sol a reçu une préparation convenable et où le cultivateur a soin de tenir la surface dudit sol ameublie pendant tout le temps de la végétation, il est rare que les plantes soient fortement éprouvées par la sécheresse. Le rutabaga et les navets sont les seules plantes d'entre les usuelles de notre économie agricole, dont on peut dire qu'une chaleur excessive altère le principe vital, malgré les précautions ci-dessus. » (Élie Victor Benjamin Crud, Économie de l'agriculture, Paris, Paschoud, 1820)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Radotage sénile
« blablabla... haeccéité... blablabla... homme du nihil... blablabla... homicide de soi-même... blablabla... selon Gragerfis... blablabla... matière fécale... blablabla... production de concept... blablabla...
— Il faut être bien sage, Monsieur Férillet. Ça va être l'heure de dormir. Vous avez pris vos comprimés ?
— Je ne m'en mêle plus. »
(Robert Férillet, Voyage autour de Montcuq (Lot))
Ultima Thulé
25 janvier. — Dans son Mémoire sur la navigation de Pythéas à Thulé, M. d'Anville révoque en doute que l'application de ce qui porte le nom de Thulé dans Pythéas (ou plus exactement dans ce qui est rapporté de la relation de ce navigateur en différents endroits de Strabon et de Pline) convienne à l'Islande. Il note qu'entre « la pointe Écossoise » et une station sur la côte d'Islande la plus à portée du point de partance, « la ligne loxodromique très-directe, et sans aucune déviation de droite ou de gauche, revient à ce que valent six degrés et demi sur la graduation de latitude, ce qui donne 130 lieues marines de 20 au degré, ou 162 de nos lieues communes de France. » Comment, demande justement M. d'Anville, admettre une telle course dans la navigation hasardeuse de Pythéas ?
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
dimanche 6 janvier 2019
Antihumain
Si le vocable reginglette attire tant le nihilique, ce n'est pas tellement parce qu'il est plaisant à prononcer : c'est surtout parce qu'il est situé aux antipodes de la pensée et de la vie ; en particulier à l'opposé de l'homme et des creuses vicissitudes de son agitation.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Moutarde noire
Espèce de cruciféracée antiscorbutique, la brassica nigra (moutarde noire) est, comme l'idée du Rien, un bon stimulant de la nutrition.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Archives muettes
Dédaigneux des annales, le sage contemple en silence les excréments qu'il a semés derrière soi au cours de son périple dans le « désert de Gobi de l'existence », archives muettes où aucun mot ne relate aucun événement.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Page de journal
14 octobre. — Le réticulum de Cajal-Fusari situé dans les muscles est probablement un organe tubulaire homologue de l'idée du Rien que l'on trouve dans les cellules nerveuses et épithéliales des suicidés philosophiques. Cette généralisation, timidement indiquée par Veratti, doit être, d'après nous, raffermie résolument. Nous en persuade une grande quantité d'analogies morphologiques, structurales et physiologiques, qu'il serait fastidieux d'énumérer ici.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
samedi 5 janvier 2019
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