dimanche 10 septembre 2023

Qui c'est celui-là ?

 

L'être humain est tellement con qu'on est gêné de lui être apparenté. Mieux vaut faire « jore » qu'on ne le connaît pas.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Dialogue avec le démiurge

 

« Alors, mon ami ? Qu'as-tu fait de ce don précieux que tu as reçu ?
— Quel don précieux ?
— La vie.
— Ah. Ça.
— Alors ?
— Oh, je ne sais pas, moi. Je me suis lamenté. J'ai dit du mal de la vie, justement. T'es content ?
— Pas trop, non. »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Recherche de l'Absolu ténébreux

 

Le nihilique s'était laissé dire qu'au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit, il y avait tout ce qu'il voulait aux Champs-Élysées, mais va te faire fiche. Il avait eu beau chercher, aux Champs-Élysées et alentour, il n'y avait pas plus d'Absolu ténébreux que de beurre au prose. Où était-ce donc alors qu'il se cachait ? L'Absolu ténébreux ?
— L'Absolu ténébreux ? Il est dans ton cul, hé, ballot ! 
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

samedi 9 septembre 2023

De l'inconvénient d'être désenchanté

 

Quelqu'un — Raymond Doppelchor ? — a dit que quand on est revenu de tout, on n'arrive à rien, pas même à « concevoir une pensée ». Et ça a tout l'air d'être vrai — mais comme on est aussi revenu des « pensées », ça va.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Rien ne remplace

 

Une des plus belles phrases de la langue française est, dans son laconisme véridique, celle qu'écrivit dans son journal l'infortunée Marie Lenérouge (1875-1918) : « Rien ne console, parce que rien ne remplace. » Toute la doctrine nihilique y est resserrée avec une force et un bonheur d'expression suprêmes. Non, en vérité, rien ne remplace (et par conséquent, rien ne console non plus).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

vendredi 8 septembre 2023

Émotion bellevilloise

 

Quand on arrive à la hauteur du château d'eau de Belleville, c'est comme quand on écoute le Voyage d'hiver de Schubert : l'émotion vous submerge. S'ensuit une rafale de « caisses ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Nietzsche dans le métro

 

Si le penseur paradoxal Frédéric Nietzsche pouvait prendre aujourd'hui le métro parisien, il serait sûrement victime d'un « malaise voyageur ». La laideur qui y règne ; la puanteur qui en infecte l'air ; et ces gueules... pour quelqu'un d'aussi émotif...
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

jeudi 7 septembre 2023

Méthode d'Urbantchitch


 
Comme Konrad, le héros de Thomas Bernhard, on aimerait faire répéter à sa bonne femme pendant des heures la phrase « Mimi vit six perdrix ». Ça lui ferait les pieds, à cette carogne. Pour une étude sur l'ouïe, qu'on prétendrait. Bon, mais il faudrait déjà avoir une bonne femme.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Une activité contre nature

 

On peut supposer que la production de matière fécale est plus pénible — métaphysiquement ! — à une personne du sexe, car la femme est associée à la délicatesse et à la suavité, tout le contraire de l'excrément qui est le plus souvent grossier et malodorant.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 6 septembre 2023

Fougères

 

Vous souvient-il encore au fond des jours, fougères, du pauvre être au cri bègue, aux doigts gourds ? De l'ineffable homme des cavernes, c'est-à-dire ? Avec son petit panier de cerises sauvages ? Il a fait du chemin, depuis. Il envoie des fusées dans la lune. Pourtant, c'est toujours un bredin, un fada, un jobastre, bref un idiot. Bon, ce n'est pas le tout. Ciao, les fougères ! Arrivederci !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Florilège

 

Le monstre bipède est impacté par la baisse des nappes phréatiques. Bientôt, il ne va plus être en capacité de s'hydrater. Heureusement, il a des opportunités à l'international. Il ne doit pas rester sur Paris (ou sur Bezons). Il doit se mettre en situation de mobilité (ou de handicap).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mardi 5 septembre 2023

Nuit d'hiver à Bezons

 

Terrible chose que l'existence ! Un vent glacé frissonne et court par les allées ; le Dasein heideggérien, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux, ne peut pas dormir sur ses pattes gelées. Dans les grands arbres nus que couvre le verglas, il est là, tout tremblant, sans rien qui le protège ; de son œil inquiet il regarde la neige et se dit : « C'est ça la vie ? Eh ben moïeux ! »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Dirait Gide

 

Clafoutis : tout ce qu'il y a dans ce mot.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

lundi 4 septembre 2023

Un choix cornélien

 

Dans la vie, on a le choix entre le Rien et les emmerdes. Ceux qui aiment les emmerdes se mettent avec une bonne femme. Ceux qui préfèrent le Rien restent avec eux-mêmes (ils font l'expérience de la solitude, comme cela s'appelle). Mais on peut aussi avoir tout en même temps : le Rien et les emmerdes, la bonne femme et la solitude.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

De mal en pis

 

Jeune, le nihilique se sentait déjà vieux. C'était embêtant, mais maintenant qu'il l'est vraiment... c'est encore pis. Ses genoux grincent et cliquettent, ce qu'ils ne faisaient pas avant. Et s'il n'y avait que les genoux... Mais il y a l'être ! L'être !
— Hein ? 
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Gare à la polysémie

 

Exister est un verbe des plus scabreux, car il signifie à la fois posséder une réalité et se manifester dans la vie de l'autrui lévinassien de manière éminente. Pour éviter l'ambiguïté, on utilisera plutôt le vocable strapontin ou à défaut le pape François (même si le sens de la phrase en est quelque peu modifié).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 3 septembre 2023

Verdict

 

Pour avoir singé la profondeur et s'être exprimé comme un oracle, l'horripilant René Char est condamné à recevoir une sévère bourrade dans les côtelettes. — À exécuter immédiatement.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Vade retro

 

« Vous reprendrez bien une petite tranche de Moi ? » demande le poëte. « Non merci, répond le nihilique. Mon âme ne le supporterait pas. Elle souffre d'indigestion. Le printemps était trop vert, elle a mangé trop de salade. Je suis à la diète polonaise. »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Comme tout

 

Descendre des canettes de bière, assister à des courses de canassons et s'accoupler avec des trumeaux étaient les trois occupations favorites de l'écrivain Charles Bukowski. Il menait une drôle de vie, on peut dire. Mais enfin... c'est comme tout. Oui... c'est comme tout.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Être un hippopotame

 

Le vrai sage, ce n'est ni Socrate, ni Siddharta Gautama, ni Jankélévitch, ni même André Comte-Sponville, le vrai sage, c'est... l'hippopotame. La mortalité de l'être mortel, la temporalité du temps, l'haeccéité, l'hippopotame s'en tamponne le coquillard. Il accueille les dons de l'instant avec modestie et gratitude. Il nous montre le chemin du bonheur dans la simplicité. « Ô joie suprême ! Ô bonheur ineffable ! Une flaque de boue ! »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

samedi 2 septembre 2023

Assommons les vieux jetons

 

Les « vieux jetons » ne méritent aucun respect. Ils ont persévéré dans l'être comme des bon Dieu de pervers. Ils nous dégoûtent. Et ils nous dégoûtent d'autant plus qu'on en est un soi-même.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Quitte à choisir

 

Plus notre petit Liré que l'existence. Et plus que l'air marin, la douceur du pachynihil.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

vendredi 1 septembre 2023

Pusillanimité du Dasein

 

Peut-être que pour voir « la vie en beau », il faudrait suivre l'exemple de l'écrivain Charles Bukowski et se gratter les révérence parler couilles. Mais on n'ose pas. On a peur du qu'en-dira-t-on. Finalement, on clamece et il est trop tard. On est passé à côté du « bonheur », ça se trouve.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

jeudi 31 août 2023

Ni fait ni à faire

 

Les personnes qui demandent un fromage « bien fait » ou « pas trop fait » n'ont pas l'air de sentir toute l'ignominie qu'il y a à utiliser le vocable « fait » dans cette acception. Ce ne sont pas des « chevaliers de la foi » au sens kierkegaardien.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Moment de doute

 

Peut-être que si on n'était pas d'un naturel dépressif, sans aller jusqu'à voir « la vie en beau », on lui trouverait du sens ? Mais non, ce n'est pas possible. On a tout bien calculé, on a refait mille fois les calculs, c'est sûr, elle n'a pas de sens. Oh, bon Dieu !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 30 août 2023

Prévenir

 

Quand on est né, personne ne nous a dit qu'on devrait vivre entouré d'hyènes et de chacaux. Bien sûr, même si on nous l'avait dit, on n'aurait rien pu y faire. Mais quand même, ce sont des choses qui se font, non ? De prévenir ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Les soumis

 

Les plus horripilants des « vieux jetons » sont ceux qui font « jore » qu'ils s'accommodent d'être des « vieux jetons ». Ils ont endossé le rôle, les salops ! Ils feront pareil avec le rôle de « clamecé » ? Le nihilique, lui, se révolte ! À la Camus ! Non mais alors des fois !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Mind the fan, René !

 

Descartes : Je pense donc je suis.
Le nihilique : Définis « je ». Et pendant que tu y es, définis « suis ».
Descartes : Oh là là ! On ne peut plus rien dire, c'est ça ? Je voulais juste faire un bon mot, quoi, merde.
Le nihilique : Sois poli, hein ! 
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Ça pique

 

Une des plus belles phrases de la langue française est, dans son laconisme véridique, celle que déclame Jacques Dutronc dans sa chanson Les Cactus : « Aïe aïe aïe ; ouille ouille ouille ; aïe. » Toute la doctrine nihilique y est resserrée avec une force et un bonheur d'expression suprêmes. Oui, en vérité, la vie, ça pique et ça fait mal au fiak.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)