« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
lundi 21 janvier 2019
Sacralité du « cas » en Provence
Il semble qu'il faille se ranger à l'opinion de De Bomare qui écrit que, dans toute la Provence, l'excrément est regardé comme sacré, et qu'on évite de lui causer le moindre dommage.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Gélose
L'idée du Rien, par sa gluance molle, évoque assez la gélose, cette substance mucilagineuse extraite d'algues marines du Pacifique ou de l'océan Indien.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
À propos du zététique Pyrrhon
27 novembre. — « Pyrrhon, célèbre philosophe d'Élide, fils de Pistorade, et disciple d'Anaxarque, exerça la profession de peintre avant de s'attacher à l'étude de la philosophie. Il flottoit dans un doute perpétuel, trouvoit partout des raisons d'affirmer et de nier, et après avoir bien examiné le pour et le contre, il suspendoit son jugement, et se réduisoit à dire : cela n'est pas évident. Ainsi il chercha toute sa vie la vérité, et ne voulut jamais convenir qu'il l'eût trouvée. C'est cet art de disputer sur toutes choses, et de douter toujours, que l'on appela scepticisme ou pyrrhonisme. Les disciples de ce philosophe prirent le nom de sceptiques. On les appeloit aussi inquisiteurs, douteux, examinateurs. Pyrrhon se flattoit de posséder une situation d'esprit exempte de trouble par le moyen de l'ataraxie qui règle les opinions, et de la métriopathie qui modère les passions. » (Mathieu Christophe, Dictionnaire pour servir à l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins, comprenant la géographie, la fable, l'histoire et les antiquités, Paris, Duprat-Duverger, 1805)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Métamorphoses florales
Par une condensation intense de sa volonté, par une exaltation prodigieuse de son dynamisme fluidique, l'homme du nihil parvient parfois à prendre l'apparence d'une anémone verdâtre, ou d'une simple et merveilleuse orchidée. Ces métamorphoses florales à la faveur desquelles il retourne au règne végétal complètent à la fois ses étonnantes capacités d'automatisme et l'attitude désinvolte dont il use vis-à-vis de la mort. Esquisses d'un retour à l'inanimé, elles donnent, selon Gragerfis qui les a maintes fois observées, l'image sensible d'une démission de la vie.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Falaise
Le suicidé philosophique cherche d'efficaces escarpements, où précipiter son intérieur frit.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
dimanche 20 janvier 2019
Dégoûtants Gioghis
29 novembre. — « Enfin Walther Schulzius (Ost-indianische Reise, lib. 4, c. 10) cite une tribu de l'Inde, dite Gioghi, qui ne prend aucun aliment sans y ajouter de la bouse de vache, et qui se barbouille la face et les cheveux avec cet excrément. » (Pierre Jannet, Jean-François Payen et Auguste Veinant, Bibliotheca scatologica, 1850)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Tétanose cataleptique
« Il n'est guère de réactions que ne soit capable d'exécuter le suicidé philosophique, alors même qu'il ne dispose d'aucun centre de représentation et d'activité volontaire puisqu'il est, comme qui dirait, "décédé" : il peut ainsi marcher, retrouver son équilibre, pratiquer l'autotomie d'un de ses membres menacés, prendre l'attitude spectrale et, ce qui est proprement déroutant, tomber, en face d'un danger ou à la suite d'une excitation périphérique, dans une fausse immobilité cadavérique : je m'exprime exprès de cette façon indirecte, tant le langage, me semble-t-il, a peine à signifier, et la raison à comprendre, que, mort, le suicidé philosophique puisse simuler la mort. » (E.-L. Bouvier, La vie psychique des suicidés philosophiques, Paris, Flammarion, 1918)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Musique funèbre
Le désenchantement, la lassitude mortelle, la noire mélancolie qui suintent des orfrois sonores du vieux Palestrina rappellent à l'homme son affreuse condition de « perdant de la mondialisation » et lui révèlent le sens du vocable reginglette.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Herbivore
16 septembre. — Héraclite, dit-on, prit une si grande aversion pour les hommes qu'il vécut d'herbes au milieu des bêtes féroces.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
samedi 19 janvier 2019
Contre les poëtes
Je t'en foutrai des « phraguements », moi, tuouaouar !
(Robert Férillet, Voyage autour de Montcuq (Lot))
Abrégé de médecine générale
La seule maladie est celle d'exister ; la seule thérapeutique, celle du suicide.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Épigastre qui s'encastre
21 août. — « Des maladies chroniques du tube digestif et des organes thoraciques, des altérations profondes de la rate, suites de la répétition de la fièvre, l'anémie, le découragement, la nostalgie et un sentiment aigu de la mortalité de l'être mortel caractérisèrent particulièrement cette deuxième période de mon existence. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Classification
Le vertex mutique, les yeux arrondis, la dilatation latérale du prothorax peu étendue ou quelquefois presque nulle, la possession d'un revolver Smith & Wesson qu'il cache dans les larges poches de sa redingote, forment un ensemble de caractères qui séparent le suicidé philosophique des autres mammifères.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Liaison tumultueuse
Pour exprimer la sombre fatalité qui lie l'esprit à la matière, l'image du subjectile n'est guère satisfaisante, pas plus que celle du cheval-vélo. Il faudrait plutôt évoquer un pugilat d'ivrognes où aucun coup ne porte, dans un décor glissant vers le Brouwer, le Jordaens, le Teniers.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
vendredi 18 janvier 2019
Impudicité fakirique
28 juillet. — « Le désir de se montrer nus dans les rues est si grand chez ces impudiques, qu'ils aiment mieux quitter la vie que d'y renoncer. Bernier vit à Delhi un fakir à qui Aureng-Zeb avait défendu, sous peine de mort, de paraître nu dans les rues ; il n'en continua pas moins ses promenades, et eut la tête tranchée. » (Johann Georg Zimmermann, De la solitude, Paris, J.-B. Baillière, 1840)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Dialectique fécale
La stratification de l'excrément ne laisse pas d'être instructive, et, peut-être, une coupe en profondeur y révélerait, dans les grandes lignes, quelque dialectique.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Félonie des Montcuquois
29 octobre. — « Lorsque, en 1369, tout le Quercy se souleva contre les Anglais, la ville de Montcuq fut la seule qui se piqua de fidélité envers eux. Elle en fut punie par la perte d'une grande partie de sa juridiction qui fut donnée et longtemps conservée aux consuls de Cahors. Les habitants de Montcuq furent d'autant moins excusables dans cette circonstance, qu'en 1351, le roi de France, Jean le Bon, avait pris leur ville sous sa protection spéciale, et promis que jamais les consuls ni les habitants de ce lieu ne cesseraient d'appartenir au domaine royal. » (J.B. Gluck, Album historique du département du Lot avec les vues des principaux monuments et sites de cette partie du Quercy, Paris, Gluck Frères, 1852)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
jeudi 17 janvier 2019
Une idée létale
M. Léon Binet, professeur de physiologie à la Faculté de Médecine de Paris, dans une remarquable monographie consacrée à l'idée du Rien, se permet à son sujet une citation littéraire que le détachement habituel de l'homme de science ne faisait pas prévoir : « Elle épuise, elle tue, et n'en est que plus belle. »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Spleen de Montcuq (Lot)
Le fessier écrasant de l'ennui précipite l'étant existant dans une aboulie quasi totale, prélude à une néantisation dans la minéralité.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Les choses de la vie
28 novembre. — « Léonce d'Antioche et quantité de moines se privèrent spontanément des organes de la génération pour éviter les tentations de la chair et se conformer textuellement au chapitre IX de saint Matthieu. [...] On doit citer encore, parmi les fanatiques du même ordre, de ce temps, une secte de chrétiens hérétiques, les valéziens, du nom d'un certain Valézius, leur chef, qui n'admettait, dans son sein, que des eunuques, ou des adeptes qui, avant de pouvoir manger de la viande, devaient le devenir. Ces insensés, à l'exemple des prêtres de Cybèle, se mutilaient eux-mêmes, et couraient le monde chrétien, armés d'un couteau, afin de contraindre à les imiter, pour faire acte de religion, ceux qu'ils rencontreraient. Ces coupables superstitions se maintinrent assez longtemps et ne purent être réprimées que par des édits sévères de Constantin et de Justinien. » (J. Gourdon, Traité de la castration des animaux domestiques, Lyon, Savy, 1860)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mercredi 16 janvier 2019
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