« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
vendredi 11 mai 2018
Limites du positivisme
Le professeur Fan Se-Yeng, que l'on croise dans Le Lotus bleu, est un neurologue chinois connu pour ses ouvrages sur l'aliénisme, de retour à Shanghai après un long voyage aux États-Unis. Tintin décide d'aller lui demander son aide pour guérir Didi, le fils de Wang, empoisonné par le radjaïdjah.
Dans le large spectre d'écoles philosophiques que l'on rencontre au fil des aventures de Tintin, le professeur Fan Se-Yeng représente le positivisme, qui prétend libérer le sujet pensant de l'idée du Rien à l'aide de procédés purement chimiques — ou mécaniques 1, ce qui revient au même. Comme on le sait, le positivisme rejette l'introspection, l'intuition et toute approche métaphysique pour expliquer les phénomènes, et prône le seul recours à l'analyse et à l'expérience scientifique. Mais cette démarche est loin d'être toujours couronnée de succès, car certains « phénomènes » ne se laissent pas si facilement disséquer. L'un des « phénomènes » les plus connus parmi ceux qui mirent en échec la méthode d'Auguste Comte est le fantaisiste français Joseph Pujol (1857-1945), dit « le pétomane », qui pouvait jouer O sole mio en soufflant dans un ocarina par l'intermédiaire d'un tuyau relié à son fondement.
En ce qui concerne le professeur Fan Se-Yeng, il finira tout de même par découvrir un antidote au radjaïdjah, mais sans qu'on puisse en tirer la moindre conclusion générale quant à la validité de la doctrine positiviste — car les coups de chance se produisent aussi !
1. Cas notamment du fauteuil rotatoire.
(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)
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