En
1926, constatant l'impossibilité de fonder les mathématiques sur la
logique, et déprimé par l'échec de son Tractatus à tracer les « limites
du sens », Ludwig Wittgenstein en vient à identifier la vie à une « indicible rémoulade » (eine unsägliche Remoulade). Il écrit à G.H. von
Wright : « Je n'ai plus le moindre espoir pour le reste de ma vie. C'est
comme si je n'avais plus devant moi qu'une longue étendue de mort
vivante. Je ne peux pas imaginer de futur pour moi autre
qu'épouvantable. Sans amis et sans joie. La vie est une indicible
rémoulade. »
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)